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Clara Inglese a toujours aimé les choix musicaux un peu en marge. « Mais je les assume pleinement », assène-t-elle tout sourire. Confirmation avec son nouveau CD Neuer Frühling, riche de trois créations dont deux cycles de Lieder. La complicité du quatuor Amôn, qui accompagne la soprano, accouche d’un émouvant dialogue entre la voix et les instruments. L’incarnation subtile du texte s’impose d’emblée en ouverture avec Heine Lieder de Benoît Mernier. Ce cycle inédit pour voix de femme et quatuor à cordes se nourrit de sept poèmes d’Heinrich Heine, monstre sacré du romantisme allemand. Cette époque plaît particulièrement à Clara – « Je suis venue à la musique par mes études littéraires » -, qui avoue sa fascination pour le 19e germanique « malgré son pathos ». Mais au moins ces temps-là, dit-elle, « avaient le mérite de mettre le sentiment au centre des préoccupations. Ils offraient la possibilité à l’être de se sentir connecté aux autres et à l’univers. » On ne sera donc pas surpris du choix de l’autre cycle du disque, Frauenliebe und Leben, de Robert Schumann. Ici aussi, on peut parler de création car l’original, pour piano et voix, devient une œuvre pour voix et quatuor à cordes au prix d’un arrangement d’Adrien Tsilogiannis. « On n’est plus du tout dans la même intimité qu’en récital, insiste Clara. Il faut projeter la voix tout à fait autrement tout en tissant de nouvelles textures sonores avec un quatuor. » Un enregistrement d’une extrême sensibilité, qu’enrichit, en première mondiale, Quartet from the Portuguese, la nouvelle œuvre pour quatuor du compositeur liégeois Harold Noben.

SR, Larsen, septembre 2023

Intelligence du propos, délicatesse du chant, magie de la poésie... C'est un disque rare, hors du temps, que propose Clara Inglese en puisant dans le mythe shakespearien de l'insaisissable Ophélie la force de chanter l'indicible, en mourant d'amour. Fascinée par ce personnage qui offre à la psyché un lieu suspendu, la jeune soprano belgo-italienne enfile avec un raffinement d'une élégance absolue les petits joyaux qu'Ophélie a inspirés à Brahms, Chostakovich, Chausson, Berlioz, Tsilogiannis et Mernier. La voix cisèle, détoure, sublime chaque mot, avec la complicité musicale d'Elodie Vignon (piano), Sébastien Walnier (violoncelle) et Alyssia Hondekijn (harpe). Le parcours envoûte, à l'image de la fascination que la belle noyée, cet être de brume, inspire encore et toujours, entre quête d'absolu et deuil impossible, et dont Clara se fait une fascinante interprète.

SR, Larsen, mai-juin 2019

[...] Clara Inglese a l'amour des lettres autant que de la musique, et cela s'entend dans ce chant charmant sculpté sur le mot, coloré subtilement sans forcer les contrastes ni le volume d'une voix naturellement claire et légère. Son récital suit un fil rouge cohérent, scrutant les visages de l'Ophélie shakespearienne et son fatal dernier voyage. Le projet a pour origine l'Ophélie d'Adrien Tsilogiannis (né en 1982) : un petit quart d'heure d'habile tressage de divers modes contemporains d'expression instrumentale (trilles, clusters, ostinatos...) sur lequel la soprano glisse son personnage avec facilité. Une commande a été passée pour l'occasion : la naïade est comme un poisson dans l'eau le temps du Chant d'exil conçu par Benoît Mernier (né en 1964) à la façon d'une estampe post-debussyste. [...] 

Benoît Fauchet, Diapason Magazine, avril 2019

La soprano Clara Inglese, qui a conçu le projet, y déploie un environnement poétique irrésistible : voix pure, peu vibrée et proche de la voix parlée, et clarté absolue dans l'énonciation du texte, même dans l'aigu. [...] certains moments sont magiques.

Martine Dumont Mergeay, La Libre Belgique, mars 2019

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© Véronique Theunissen

© Isabelle Françaix

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